Je ne veux pas aller à l’école…
Que répondre à un enfant qui, le matin avant de partir à l’école, vous dit ça ?
Voici quelques pistes si cela se produit juste de temps en temps.
Si cela se produit tous les jours, une investigation plus poussée et éventuellement une aide extérieure pourrait s’avérer nécessaire.
Votre enfant vous dit, d’un ton larmoyant : je ne veux pas aller à l’école !
1) Résister à la tentation d’offrir une réponse rationnelle (du genre : c’est obligatoire, oui mais je pars travailler etc). Tournez votre langue sept fois dans votre bouche, respirez profondément et mettez-vous en mode écoute.
2) Répéter sa phrase. Tu ne veux pas aller à l’école ? Et attendre sa réponse. Parce qu’il va commencer à se sentir écouté.
3) Qu’est-ce que tu trouves difficile aujourd’hui ?
Attendre une réponse et s’il hausse les épaules, faites des propositions :
– est-ce qu’il y a un problème avec un autre enfant ?
– tu te sens fatigué ?
– tu as peur de quelque chose ?
Que l’enfant ait pu nommer la cause ou non, continuez d’être à l’écoute.
4) Offrir du support
– Offrir de l’empathie : répéter, reformuler, écouter (pour de vrai, sans penser à autre chose)
– Offrir un réconfort physique. Respirez avec lui dans vos bras.
– Si vous connaissez la technique, faites de la cohérence cardiaque (inspire 5 secondes, expire 5 secondes)
– Suggestions « hypnotiques » : si on remplissait ton corps d’une couleur qui te fait du bien ? Quelle couleur ? / On va créer une grosse bulle de lumière autour de toi qui te protège, te fait sentir bien, tu veux ? / On va demander à un être spécial de t’accompagner toute la journée : un animal, un super-héros, un ange… Tu préfères quoi ?
5) Stratégies concrètes : je vais parler à la maîtresse, ce soir on va faire une activité que tu aimes, je te promets que ce soir on va s’occuper de cette grosse émotion.
Si vous manquez de temps, prenez au moins deux-trois minutes pour vous mettre à l’écoute, en empathie, cela peut faire toute la différence !
Et après ces quelques minutes de disponibilité, expliquez-lui que vous auriez voulu l’écouter ou le rassurer plus longtemps, que ce ne sera pas possible ce matin, mais que vous pourrez reprendre la discussion le soir.
Si votre enfant, chaque matin, stresse à l’idée d’aller à l’école, il y a des pistes à explorer pour lui trouver l’aide adéquate :
problème de « dys » (dyslexie, dysorthographie etc) ; hypersensibilité (il ressent tout à une intensité trop forte : sons, émotions etc) ; phobie d’échouer ; rejet ou harcèlement par les autres ; fausses croyances (je suis nul, je n’y arriverai jamais etc) ; peurs (la maîtresse crie, peur de se faire punir, peur d’avoir envie de faire pipi au mauvais moment, timidité excessive etc)…
Dans tous les cas, un professionnel – psychologue ou psychothérapeute pour enfants – saura vous aider.
Judith Itzikovitz, psychologue pour enfants (en Corrèze ou par visio)
